Ce cours se veut une rétrospective bonifiée des 10 ans de l’UPop Montréal. Nous avons sélectionné un cours par année pour en faire un café philosophique dynamique. Pour l’occasion, nous aurons une personne qui viendra nous rappeler un enjeu majeur qu’elle avait développé dans le cours qu’elle a donné une année précédente. Cet enjeu, toujours d’actualité, sera le point de départ de notre discussion. Notre rencontre prendra la forme d’une discussion à visée philosophique. La saison 1 reviendra sur la période de 2010 à 2014.
La discussion à visée philosophique
Il s’agit d’avancer ensemble sur une question importante posée (rapport de sens), et non d’avoir raison de l’autre (rapport de force) ; de chercher avec et non de lutter contre.
Objectif
Nous sommes convaincus de l’importance de la discussion philosophique. Celle-ci nous aide à élargir le champ des possibles par l’interaction que nous avons avec les autres. La discussion oblige à formuler clairement une pensée, à structurer des idées pour les rendre intelligibles aux autres. Ainsi, la discussion à visée philosophique doit permettre de nous émanciper des craintes que nous avons à nous exprimer tout en nous libérant de nos préjugés et des dogmes qui nous emprisonnent.
Cette discussion permet de problématiser des situations ou des questions, de conceptualiser (c’est-à-dire de définir, de mettre en relation et de réfléchir sur des concepts clés) et d’argumenter constructivement. Elle nous permet encore de réviser nos positions à la lumière de ce qu’apportent les autres pour construire notre pensée.
Nous visons à collaborer tous ensemble pour apprendre avec les uns et les autres. En effet, la discussion que nous proposons n’est pas un débat où il faudrait déterminer un gagnant ou un perdant. L’objectif demeure plutôt de travailler de concert pour toutes et tous apprendre quelque chose.
Chaque séance dure 2 heures, incluant un temps d’explication des règles du jeu (15 min), une présentation de la question de départ par l’invité (15 min), une discussion autour de l’enjeu proposé avec une série de rôles qui seront attribués aux participants (reformulateur.rice, synthétiseur.se, scribes, journalistes, observateurs.rices, – 1 h10) puis un temps de synthèse et de retour sur les échanges qui auront eu lieu (20 min).
Invité : Bertrand Schepper
Retour sur le cours proposé en 2010 : « Démystifier l’économie »
En 2010, suite à une relecture de l’histoire du capitalisme, nous nous sommes attardées sur le néolibéralisme et ses conséquences. Notre cours montrait comment ce système monopolisait l’ensemble du discours politique pour laisser très peu de place aux autres sphères telles que l’environnement, la culture et la politique pourtant cruciale au vivre ensemble. 10 ans plus tard, alors que les changements climatiques et la lutte aux inégalités sociales sont au cœur des réflexions politiques, il nous semble intéressant de revenir sur les constats du cours et de réfléchir collectivement à l’évolution de ce courant économique, ses limites et ses alternatives.
Invité : Bruno Dubuc
Retour sur le cours proposé en 2011 : « Parlons cerveau »
Dans l’un de mes cours de l’UPop Parlons cerveau, j’avais fait une séance sur ce que les neurosciences pouvaient apporter au débat sur la question du libre arbitre. Comme c’est un domaine qui évolue rapidement, de nouveaux modèles, notamment au niveau de la prise de décision, offrent depuis quelques années des alternatives intéressantes quelque part entre un déterminisme physicochimique implacable et une liberté absolue. Mais pour comprendre de quoi il en retourne, il faudra remettre en question le lourd héritage dualiste encore présent dans nos sociétés et penser ces questions avec de nouveaux concepts comme les affordances, l’autorégulation, le contrôle de soi, l’inhibition d’automatismes, les prédispositions évolutives ou la conquête de degrés de liberté.
Invité : Ludvic Moquin-Beaudry
Retour sur le cours proposé en 2012 : « Cinéma et aliénation »
Dans le cours que j’avais donné avec Simon Tremblay-Pepin, nous avions visionné une série de films « où il ne se passe rien » et étudié la façon dont ceux-ci nous parlent de l’aliénation. Mais, du même coup, l’ennui que nous pouvons ressentir en regardant un film au rythme lent peut nous révéler notre propre aliénation, ou à tout le moins notre propre conditionnement à certains critères esthétiques. C’est un tel questionnement que je souhaite reprendre et prolonger. Ainsi, le cinéma peut-il nous aliéner ? Ou, au contraire, le cinéma peut-il nous faire prendre compte de notre aliénation, voire contribuer à nous en libérer ? En somme : que peut le cinéma ?
Invité : Martin Gibert
Retour sur le cours proposé en 2013 : « Questions de psychologie morale »
Dans mon cours Questions de psychologie morale, j’avais évoqué la notion de vertu et de personnalité morale. Je me demandais en particulier si c’est la personnalité d’un individu ou les circonstances dans lesquelles il ou elle se trouve qui expliquent au mieux son comportement. Bref, existe-t-il des bonnes (et des mauvaises) personnes, et si oui, comment les définir ? Ce débat est toujours d’actualité et d’autant plus qu’on peut aujourd’hui essayer de créer des algorithmes d’intelligence artificielle qui apprennent et imitent des comportements vertueux. Une telle entreprise est-elle une bonne idée, et si oui, quel genre de données pourraient nous renseigner sur les personnes
vertueuses ?
Invité : Frédéric Côté-Boudreau
Retour sur le cours proposé en 2014 : « Zoopop : Questions d’éthique animale »
En 2015, l’Assemblée nationale du Québec a voté une loi sur le bien-être animal stipulant que les animaux ne sont plus des biens meubles mais bien « des êtres doués de sensibilité ». Il n’est pas clair si ce changement de statut a changé quelque chose dans la pratique jusqu’à présent, mais il représente néanmoins un changement de paradigme juridique et philosophique du fait qu’il reconnait explicitement que les animaux ont une certaine valeur pour eux-mêmes. Dans le cadre de cette discussion philosophique, nous aurons l’occasion de nous demander quel est le sens de ce nouveau statut juridique des animaux et s’il est suffisant pour bien respecter le statut moral dont ils devraient bénéficier. Nous nous demanderons aussi quels différents statuts politiques pourraient être octroyés aux animaux selon le type de relations qu’ils entretiennent avec les sociétés humaines.