À propos

S’inspirant du mouvement alternatif des universités populaires européennes, l’UPop Montréal crée des lieux de rencontre, de réflexion et de partage des connaissances, dynamiques et rassembleurs.

L’UPop Montréal est un organisme à but non lucratif créé en 2010 qui a pour mission de soutenir l’esprit critique en offrant à la population de Montréal et des environs un accès libre et gratuit à des cours aux thématiques variées, dans plusieurs quartiers de la ville.

Les activités de l’UPop sont ouvertes à toutes et tous. Elles se tiennent dans des lieux conviviaux et accessibles – cafés, bibliothèques, galeries d’art, théâtres – qui permettent de joindre un public diversifié, intéressé par la culture et le savoir. L’UPop Montréal valorise le sentiment d’appartenance à la communauté et favorise l’envie de prendre part activement aux défis auxquels nous faisons collectivement face.

Objectifs du projet

  • Transmettre des savoirs permettant une meilleure compréhension du monde
  • Favoriser le développement de l’esprit critique ainsi que l’action citoyenne
  • Stimuler les échanges et le partage de points de vue sur des enjeux contemporains
  • Créer un espace de socialisation dans un contexte enrichissant intellectuellement
  • Valoriser le plaisir d’apprendre

Membres du collectif

Peter Blanchette complète actuellement  une maîtrise en sociologie à l’UQAM dans laquelle il s’intéresse aux questions liées à l’économie sociale et solidaire. Pour lui, l’accès au savoir est primordial pour former un esprit critique et c’est ce qui le motive à s’impliquer dans l’UPop.

Nicolas Calvé est traducteur littéraire. Il se consacre à la traduction d’essais politiques. Actif dans le domaine de l’édition depuis plus de 20 ans, il est aussi musicien à ses heures.

Bruno Dubuc est rédacteur scientifique du site web Le cerveau à tous les niveaux depuis 2002. Il donne aussi des conférences grand public sur les neurosciences et a œuvré une quinzaine d’années comme journaliste et cinéaste indépendant.

Margaux Maurel fait un doctorat en affaires internationales sur la résistance de communautés locales à des projets d’infrastructure et d’énergie ainsi que sur l’activisme transnational.

Émilie Paquin est spécialiste de l’édition scientifique numérique. Elle s’intéresse à la transmission des connaissances, à la circulation du savoir et aux initiatives citoyennes qui soutiennent l’émancipation des individus aussi bien que des collectivités.

Thaïs Georges-Picot ne préfère pas se définir par son occupation professionnelle car en manque de sens dans son travail en ce moment, la découverte de l’UPop a été une bouffée d’oxygène. Face à la radicalisation du débat public, elle s’intéresse à la nuance, la complexité de sujets et l’honnêteté intellectuelle.

Alex Quenneville est un autodidacte curieux et allumé qui a fait les cent métiers, de soudeur d’oeuvre d’art à maraîcher. Il est impliqué activement depuis plusieurs années dans le mouvement Industrial Workers of the World.

Membre honoraire

Étienne Lepage est auteur dramatique, scénariste, traducteur et créateur transdisciplinaire. Il est également impliqué dans divers projets communautaires.

Fondateurs et fondatrices de l’UPop Montréal

Sindy Brodeur

Eve-Lyne Couturier

Marianne Di Croce

Jean-François Landry

Frédéric Legris

Philippe Marchand

Emmanuelle Sirois

Simon Tremblay Pepin

 

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MANIFESTE POUR UNE COMMUNAUTÉ DE COURAGE

27 septembre 2019

 

Quand j’étais petite, je passais mes après-midis à bricoler des chaussures volantes, des télescopes en cartons et des objets futuristes. Je voulais devenir une inventeuse de merveilles, une mathématicienne, une patenteuse, une chimiste. Je voulais résoudre des problèmes, écrire des histoires. Je voulais tout le temps jouer, essayer des nouvelles choses, créer des personnages, mettre le feu aux poudres. J’avais sept ans, et je faisais avec mes amies des expériences d’anthropologie artistique, d’observation participante, voire des performances politiques. Je sautais toujours du plus haut tremplin. J’étais exigeante. J’avais pour seule arme une increvable impétuosité, et au creux de mon ventre, la sensation qu’il me faudrait chérir une bienveillance acharnée pour ce monde à saisir, ce monde à dompter, à transformer.

***

Par petits groupes, depuis 10 ans maintenant, nous nous rassemblons dans les bars, les bibliothèques, les théâtres, les galeries. Nous sommes de petites communautés éphémères. Nous trinquons, nous discutons, nous écoutons. Nous creusons des corridors de lumières et des cachettes parfaites. Nous nous rassemblons pour chercher, créer, comprendre, apprendre mieux. Toujours, cet élan de vitalité qui nous ancre dans l’avenir.

Ce temps partagé offert à soi et à la communauté, ce rassemblement, foyer des frictions entre le monde que nous avons et celui que nous devons construire, ces instants d’éveil, de grandeur, d’indignation, ce que d’insolence nous avons besoin pour continuer malgré les tragédies à venir, climatiques et sociales, malgré l’usure des possibles et l’indécence décomplexé, ce temps partagé s’appelle résistance.
S’appelle affects de l’avenir.
S’appelle coprésence.
S’appelle Idola Saint-Jean.
Louise Michel.
bell hook.
Greta Thunberg.
S’appelle marche pour le climat.
S’appelle arme d’émancipation massive.
Toujours, cet élan de vitalité qui nous ancre dans l’avenir.

***

Et nous ne changerons pas.
Nous serons un groupe de curieux.
Nous nous rencontrerons le soir sur la plage, au bord du fleuve.

Les personnes présentes seront des peintres, des plombiers, des sculptrices, des charpentiers, des informaticiennes.
Peut-être bien des astronomes, des architectes, des musiciennes, des poètes.
Des libraires, des typographes, des flâneurs.
Nous aurons besoin de beaucoup de flâneurs. Beaucoup.
Nous aurons besoin de vous.
Nous ferons un feu. Nous raconterons des histoires.
Nous penserons à ce que nos communautés ont besoin pour vivre. Pour vivre mieux.
Nous serons des futuristes de la décroissance.
Nous ferons des performances d’un genre nouveau.
Nous présenterons des machines spéciales.
Des lanternes magiques.
Des météorites de contrefaçon.
Toutes sortes de merveilles optiques. Des feux d’artifices. Des jets d’eaux.
Des vaisseaux d’étranges formes.
Nous observerons des mandragores, des monardes, des amélanchiers, des violettes et d’autres plantes rares.
Un spectacle duquel émergeront des représentations inattendues.
Nous chercherons l’émerveillement.
Peut-être même aurons-nous de nouvelles idées.
Nous serons quelques-unes à vaincre le corset, à ouvrir des écoles de danse, à enseigner à respirer.
Nous formerons des clubs de lectures.
Nous lirons Emma Goldman la rouge, la rassembleuse, enchainée à son podium.
Nous lirons aussi Isadora Duncan, pour ses lettres d’amour,
d’amour pour la révolution et pour le corps libre.
Nous lirons Virginia Wolf, aussi.
Pour son implacable lucidité et ses mises en garde.
Toujours, cet élan de vitalité qui nous ancrera dans l’avenir.

Think We Must.

Nous voulons des savoirs critiques.

Collectifs.

Nous voulons la justice épistémique.

Nous écrivons au futur imparfait, mais nous réfléchissons à l’impératif.

Nous sommes les lanternes magiques.

Nous sommes les spectateurs d’un aéronef audacieux.

Nous sommes la transmission, le lien, l’héritage.

Nous sommes la plage.

Nous sommes l’élan.

Nous sommes le bris, la rupture nécessaire, le fil rompu.

Nous sommes le claquage.

Nous sommes queer et alliées.

Féministes.
Antiracistes.
Décoloniales.
Anticapitalistes.

Nous sommes une COMMUNAUTÉ DE COURAGE.

À tout de suite.