Antiféminismes et masculinismes : Anatomie d’une idéologie

Présentation

Ce cours de l’Upop en deux parties (automne 2024 et hiver 2025) aborde le mouvement antiféministe et le sous-mouvement du masculinisme, en particulier au Québec. L’antiféminisme est une idéologie caractérisée par la croyance que le féminisme serait un mouvement dépassé et néfaste, il s’incarne notamment à travers l’opposition aux mouvements ou aux approches féministes. Selon la sociologue québécoise Mélissa Blais « l’antiféminisme est un contre-mouvement qui s’oppose au mouvement féministe et cherche à faire obstacle à l’émancipation des femmes ». Mélissa Blais et le politologue Francis Dupuis-Déri écrivent qu’un aspect particulier de l’antiféminisme se développe sous la forme du masculinisme, dont « le discours affirme que les hommes sont en crise à cause de la féminisation de la société ».

Le cours reviendra donc sur les origines de l’antiféminisme et mouvement masculiniste, ses principales idées, comment il est lié au mouvement réactionnaire et conservateurs. Les conférencières et conférencier détailleront les mécanismes de ce mouvement, ces fondements idéologiques et ses éléments de discours (notamment sur la crise de la masculinité).

Professeur-e(s)

Mélissa BlaisProfesseure de sociologie au département des sciences sociales de l’Université du Québec en Outaouais, Mélissa Blais mène des recherches sur l’antiféminisme, les émotions et les violences de genre. Elle est l’autrice du livre L’attentat antiféministe de Polytechnique : une mémoire collective en transformation. Elle est également co-directrice des ouvrages collectifs Le mouvement masculiniste au Québec : L’antiféminisme démasqué et Retour sur un attentat antiféministe : École Polytechnique 6 décembre 1989, parus aux éditions du remue-ménage, ainsi que Antiféminismes et masculinismes d’hier et d’aujourd’hui, publié aux Presses Universitaires de France.
Francis Dupuis-DériFrancis Dupuis-Déri est professeur de science politique à l’UQAM et codirige avec Mélissa Blais le Chantier sur l’antiféminisme, du Réseau québécois en études féministes (RéQEF). Il a publié plusieurs livres, dont « La crise de la masculinité : autopsie d’un mythe tenace» et « Les hommes et le féminisme : faux amis, poseurs ou alliés ». Ces livres ont été traduits en de nombreuses langues.
Mélanie MilletteMélanie Millette, PhD, est professeure titulaire au Département de communication sociale et publique de l’UQAM, membre du Laboratoire sur la communication et le numérique (UQAM et Université Laval), où elle est responsable de l’axe méthodologique de la programmation. Elle est également membre de l’Institut de recherches féministes (IREF) et du Réseau québécois en études féministes (ReQEF), où elle participe au Chantier sur l’antiféminisme. Ses recherches portent sur les usages des médias sociaux. Plus particulièrement, ses travaux abordent la manière dont les personnes minorisées, notamment les femmes et les personnes de la diversité sexuelle et de genre, mobilisent l’Internet à des fins de prise de parole, de reconnaissance sociale, de revendication, d’organisation ou de participation politique.
Camille NicolCamille Nicol est doctorante en communication à l’UQAM et membre étudiante du LabCMO et du RéQEF. Après s’être intéressée à la co-création des univers transmédiatiques au travers de l’étude de fanfictions audiovisuelles d’Harry Potter dans le cadre de sa maîtrise, Camille poursuit ses recherches dans le domaine des études de fans en les jumelant aux approches féministes. Désormais, elle effectue sa thèse sur les pratiques féministes des fans de littérature sur les médias socionumériques Instagram et TikTok. Elle contribue également en tant qu’auxiliaire de recherche au projet Résistance dirigé par Mélanie Millette sur les pratiques de résistance des femmes face à l’antiféminisme en ligne.
Océane CorbinOcéane Corbin est étudiante au doctorat en communication à l’UQAM, co-coordinatrice du Laboratoire sur la communication et le numérique (LabCMO), et membre étudiante du Réseau québécois en études féministes (RéQEF). Après avoir réalisé son mémoire sur la misogynie et l'antiféminisme sur un forum incel, Océane consacre à présent sa thèse sur les discours discréditant les femmes politiques sur les réseaux sociaux. Elle est coordinatrice et auxiliaire de recherche pour le projet Résistance, dirigé par Mélanie Millette, et co-dirige le balado Et si les études féministes, un projet financé par l'Institut de recherche en études féministes (IREF).

Plan de session

À la librairie Zone Libre, 262, rue Sainte-Catherine Est, Montréal

Fév 26

Le masculinisme : exercice de déconstruction

mercredi, 18h, À la librairie Zone Libre

Si le discours de la crise de la masculinité semble d’actualité au Québec, on le retrouve pourtant à Rome avant Jésus Christ, à toutes les époques depuis la fin du Moyen Âge en Europe et aujourd’hui partout sur la planète. N’est-ce pas curieux ? La discussion proposée permettra de comprendre les éléments de ce discours, et en quoi il est antiféministe. Loin d’être inoffensif, ce discours a des impacts importants sur la manière dont nous concevons l’égalité entre les hommes et les femmes, y compris en matière d’intervention et de prévention des violences faites aux femmes.


Mar 12

Le numérique, l'antiféminisme en ligne et les formes de résistance

mercredi, 18h, À la librairie Zone Libre

La résistance à l’antiféminisme prend forme partout. Aussi, nous nous sommes intéressées à différentes publications sur TikTok et Instagram pour identifier des formes de résistance que nous analyserons. Nous avons également mené des entretiens avec des personnes qui font ces publications comprendre comment cela s’inscrit dans une logique de résistance. La présentation permettra de développer une compréhension critique de ces formes de résistances féministes dans les médias socionumériques.