La biomédecine permet de comprendre les maladies sous un angle moléculaire. En faisant appel à la théorie de l’évolution, l’anthropologie biologique éclaire quant à elle l’histoire du développement d’Homo sapiens. Comment se fait-il que, malgré des millions d’années d’évolution et de perfectionnement des mécanismes biologiques, les humains soient toujours malades? Quand la médecine rencontre l’anthropologie biologique pour devenir la médecine évolutionniste, on peut comprendre pourquoi la maladie n’est finalement pas opposée à la santé. Qui plus est, on découvre en quoi l’évolution humaine ne vise en rien à promouvoir la «bonne santé».
Ou pourquoi les bébés ne sont (presque) jamais intolérants au lactose
Après avoir brièvement passé en revue la révolution darwinienne et quelques éléments clefs de la théorie de l’évolution (adaptation, variation, héritage génétique, sélection), nous nous questionnerons sur le concept d’évolution et ce qu’il représente pour le développement d’Homo sapiens. Nous verrons comment l’évolution humaine s’est écrite sur fond de bouleversements des mécanismes biologiques menant à la santé… comme à la maladie (la position debout a transformé la mobilité, mais a aussi promu l’avènement des lombalgies chroniques). Nous verrons comment la biologie humaine s’est transformée pour être en symbiose avec son milieu culturel.
Ou comment les voyages au Nouveau Monde ont fait naître le scorbut
Dans cette séance, nous étudierons certains concepts de la médecine évolutionniste telle que le trade-off (compromis) ou le mismatch évolutif (incompatibilité évolutive). Ainsi, nous verrons que, si certaines personnes souffrent d’anémie falciforme, d’autres en bénéficient lorsqu’ils contractent le paludisme, et que, si notre système immunitaire nous protège contre de nombreux pathogènes, des gens meurent de complications auto-immunes. Nous parlerons des effets biologiques des changements écosystémiques et culturels rapides. Nous discuterons aussi de quelques affections (myopie, diabète, sclérose en plaque, dépression) du point de vue de l’évolution.
Ou pourquoi les éléphants ont moins de cancers que les humains
La médecine évolutionniste souligne l’importance de l’écosystème humain et la richesse de ses nombreuses colonies bactériennes. Par contre, elle rappelle aussi les risques de déséquilibres pouvant avoir de graves conséquences sur la santé humaine (comme la colite à Clostridium difficile). Tout comme les cellules des bactéries, les cellules cancéreuses entrent en lutte avec le corps d’un malade. Dans une perspective évolutionniste, nous discuterons des mutations génétiques et des risques de résistance. Nous examinerons les liens entre infections, cancers et environnement. Nous verrons qu’un risque plus élevé de cancer contribue parfois à une meilleure capacité de reproduction. Enfin, nous réfléchirons brièvement aux divers mécanismes qui existent dans la nature pour protéger des cancers et dont la biomédecine personnalisée souhaite s’inspirer dans le futur.