Cinq chantiers pour changer le Québec

Présentation

Depuis la crise de 2008, les politiques d’austérité sont à l’œuvre au Québec. Au nom de l’atteinte du déficit zéro, les compressions se sont succédées. Au final, les services à la population sont de plus en plus sous-financés et le retour à l’équilibre budgétaire s’est fait sur le dos des plus vulnérables.

Pour sortir de la seule critique des élites au pouvoir, l’IRIS a décidé de brasser la cage en publiant l’automne dernier l’ouvrage collectif « Cinq chantiers pour changer le Québec » aux éditions Écosociété. Quelles seraient les politiques qu’un gouvernement au service du bien commun pourrait mettre en branle dans un premier mandat ? On passe ici de la réaction à la proposition à travers cinq chantiers prioritaires : la réduction du temps de travail, la démocratisation de l’économie et des lieux de travail, la solidarité sociale, l’occupation du territoire et la transition écologique. L’idée est de faire ressortir un éventail d’alternatives concrètes et audacieuses pour changer le Québec, à l’opposé des politiques d’austérité. Loin de vouloir imposer un plan déjà défini, il s’agit de lancer des débats. Avec le désir d’inspirer, au bout du compte, un certain goût pour l’audace et l’ambition collective.

[N.B.: le cours « Vers un monde post-croissance. Stratégies de sortie du capitalisme » donné par Yves-Marie Abraham tout de suite après celui-ci en constitue un prolongement naturel.]

Professeur-e(s)

IRIS
Eve-Lyne CouturierEVE-LYNE COUTURIER a étudié en science politique à l’Université du Québec à Montréal. Elle a été analyste devant la Régie de l'énergie pour le Regroupement des organismes environnementaux en énergie pendant 3 ans et travaille maintenant sur les enjeux d'inégalités de revenus, l'évolution du système de retraite québécois et l'impact des politiques publiques sur les femmes.
Julia PoscaJULIA POSCA détient une maîtrise en sociologie de l’Université du Québec à Montréal. Elle a réalisé divers mandats de recherche en milieu syndical et universitaire portant sur la financiarisation de l’économie, la dynamique des classes sociales au Canada ainsi que sur les finances publiques québécoises. Par ailleurs, elle s’intéresse à l’économie politique du capitalisme et a travaillé plus spécifiquement sur la classe moyenne nord-américaine et sur le phénomène de l’endettement des ménages.
Philippe HurteauPHILIPPE HURTEAU est politologue et complète actuellement un doctorat à l’Université d’Ottawa en pensée politique. Ces dernières années, il a produit une trentaine de rapports de recherche en plus de rédiger une quinzaine d’articles ou de chapitres de livre et a donné plus d'une centaine de conférences à travers le Québec. Ses travaux s’attardent à mieux comprendre les transformations néolibérales de l’État et du marché du travail.
Jennie-Laure SullyJennie-Laure Sully est détentrice d'une maîtrise en sciences biomédicales de l'Université de Montréal. Elle a également fait des études en santé communautaire et en anthropologie. Organisatrice communautaire à la Concertation des luttes contre l'exploitation l'exploitation sexuelle (CLES) et chercheuse à l’Institut de recherche et d’informations socio-économique (IRIS), elle se décrit comme une féministe radicale, abolitionniste et internationaliste engagée dans la lutte pour la solidarité entre peuples et la justice sociale.
Louis GaudreauLOUIS GAUDREAU est professeur à l’École de travail social de l’Université du Québec à Montréal. Ses récentes recherches sur la financiarisation du capitalisme et sur le développement immobilier s’inspirent de travaux menés dans les champs de l’économie politique, la sociologie et la géographie critique. Il complète en ce moment une thèse de doctorat en sociologie portant sur l’histoire du marché de l’immobilier au Canada et sur sa contribution à l’essor du capitalisme.
Bertrand SchepperBertrand Schepper est chercheur à l'Institut de recherches et d'informations socio-économiques. Diplômé en administration des affaires et en science politique, il s'intéresse plus spécifiquement aux finances publiques ainsi qu'aux défis énergétiques et environnementaux du Québec. Souvent appelé à commenter l'actualité ou à représenter des groupes environnementaux devant la Régie de l'énergie, monsieur Schepper tente de faire un lien entre les inégalités sociales et la crise climatique.
Renaud GignacRENAUD GIGNAC détient un baccalauréat en droit de l’Université Laval et une maîtrise en sciences économiques de l’Université du Québec à Montréal. Il s’intéresse principalement à la question des changements climatiques, à la transition écologique de l'économie, de même qu'à la mesure du progrès social et aux droits fondamentaux de la personne.
Vivian LabrieVIVIAN LABRIE est une chercheure autonome, membre de l’équipe de recherche interuniversitaire ÉRASME, qui situe son activité «entre les contes et les comptes». Elle détient un doctorat d’État ès lettres et sciences humaines de l’Université René Descartes (Paris V). Tout en poursuivant depuis les années 1970 des travaux sur la tradition orale du conte et sur le savoir populaire, elle s’est engagée dans des luttes sociales, entre autres au Carrefour de pastorale en monde ouvrier, de 1988 à 1998, et au Collectif pour un Québec sans pauvreté, de 1998 à 2006. Elle s’intéresse aux finances publiques, aux inégalités socio-économiques, au croisement des savoirs entre divers acteurˑeˑs, dont des personnes en situation de pauvreté.
Simon Tremblay-PepinSIMON TREMBLAY-PEPIN est professeur à l’Université St-Paul et détient un doctorat en science politique de l’Université York. Ses intérêts de recherche sont les systèmes politiques, l’innovation sociale, les finances publiques et les perspectives de démocratisation économique. En plus de divers articles et rapports de recherche, il est l’auteur de «Illusions: petit manuel pour une critique des médias» et a coordonné le premier tome de «Dépossession: une histoire économique du Québec contemporain», deux ouvrages publiés chez Lux éditeur.

Plan de session

Cours donné au bar Station Ho.st, 1494, rue Ontario Est

Fév 13

Travailler moins, travailler mieux: une question de temps

lundi, 19 h, Station Ho.st

Alors que le travail occupe une place centrale dans notre société, sa répartition pose problème. Elle affecte nos relations interpersonnelles, la vitalité de nos communautés ainsi que notre santé mentale et physique. Dans ce cours, nous proposons d’explorer de nouvelles manières d’organiser les activités salariées afin de valoriser l’ensemble des sphères de la vie, et ce à chaque étape de la vie.

Séance donnée par Eve-Lyne Couturier et Julia Posca.


Fév 27

Bye bye boss : comment démocratiser le travail

lundi, 19 h, Station Ho.st

Dans le capitalisme, le caractère démocratique de notre société se bute souvent à l’arbitraire et à l’autoritarisme patronal une fois que le citoyen.ne.s se mute en salarié.e.s. Ce cours explora des voies de sortie visant à redonner aux personnes, mais surtout aux collectifs de travail, un contrôle effectif sur leur vie.

Séance donnée par Philippe Hurteau.


Mar 13

Chasser les marchands du sol : reprendre le territoire

lundi, 19 h, Station Ho.st

Les espaces que nous occupons peuvent être défini et redéfini selon un grands nombre de caractéristiques en évolution au fil du temps et des sociétés. Ce cours part du constat d’une dépossession territoriale et se demande comment prioriser le droit d’usage sur le droit d’échange. Pour ce faire, il faut se permettre de questionner jusqu’à la propriété privée du sol et explorer les solutions pratiques déjà existantes tel que la fiducie foncière communautaire.

Séance donnée par Louis Gaudreau et Jennie-Laure Sully.


Mar 27

Verdis ou crève : la transition écologique

lundi, 19 h, Station Ho.st

Alors que bien des élites économiques considèrent que les politiques environnementales vigoureuses vont à l’encontre de l’économie de l’État, le discours environnemental est généralement centré sur des actions individuelles. Pourtant, une action coordonnée écologique peut permettre une amélioration de l’économie tout en favorisant la qualité de vie des Québécois. Dans ce cours nous proposons plusieurs actions qui vont en ce sens.

Séance donnée par Bertrand Schepper et Renaud Gignac.


Avr 10

En finir avec la pauvreté. Pour vrai.

lundi, 19 h, Station Ho.st

Une loi nous engage depuis 2002 à «tendre vers un Québec sans pauvreté». Qu’en est-il en 2017 ? On peut constater que les ressources qui servent à augmenter les écarts de revenu pourraient servir à les diminuer. Alors quelles voies emprunter au niveau du pacte social et fiscal, des protections sociales et des conditions de travail pour avancer vers cet horizon ?

Séance donnée par Simon Tremblay-Pepin et Vivian Labrie.