À travers ces 5 séances, les présentateurs mettront en lumière les principaux liens entre l’économie, le néolibéralisme et le système de santé. L’impact de la pensée néolibérale sur les systèmes de santé du Québec et d’ailleurs sera exploré sous différents angles, ainsi que la façon dont les politiques d’austérité affectent la santé des citoyens.
Selon les tenants des politiques néolibérales, austérité et santé sont des concepts indissociables dans une perspective d’assainissement des finances publiques. À l’opposé de cette vision des choses, des critiques de plus en plus nombreuses font valoir qu’en plus d’avoir un impact sérieux (et parfois fatal) sur la santé des populations, l’austérité est économiquement contreproductive. Cette séance permettra de passer en revue les mesures d’austérité qui ont été appliquées dans les réseaux de la santé de différents pays développés. Nous verrons ensuite, chiffres à l’appui, les conséquences néfastes de ces mesures sur la santé et l’économie des populations concernées.
Invitées : Eve-Lyne Couturier et Jennie-Laure Sully
Le néolibéralisme est un phénomène d’actualité depuis maintenant 35 ans. Mais le comprenons-nous bien ? Cette séance permettra de revisiter la définition du néolibéralisme puis de décrire son influence sur les systèmes de santé. Au Québec, les politiques néolibérales ont rapidement progressé dans le domaine de la santé et des services sociaux depuis le début des années 2000, souvent par le biais d’une gouvernance entrepreneuriale. L’expérience des CLSC au Québec permet de rappeler ce qu’aurait pu être l’idéal d’un système socio-sanitaire démocratisé où les citoyen-ne-s avaient un rôle de premier plan plutôt que d’être confinés à un statut de « client-e-s ».
On fait désormais référence à un gigantesque capitalisme financier qui existerait comme un monde parallèle à l’économie réelle. Cette «financiarisation» de l’économie a des impacts bien réels sur les entreprises et la façon dont elles génèrent du profit. Ainsi, depuis sa généralisation à la fin du XIXe siècle, la «corporation» s’est recomposée pour répondre aux impératifs de la haute finance.
Pour illustrer la puissance acquise par ces corporations dans nos économies financiarisées, nous explorerons le cas de l’industrie pharmaceutique et nous verrons notamment comment le marketing a pris le pas sur la santé publique.
Comment aborder la question des déterminants sociaux de la santé dans une perspective critique du capitalisme et du patriarcat ? L’austérité favorise les inégalités et affecte les conditions de logement, l’accès à l’éducation, l’environnement, l’égalité des sexes, et par conséquent la santé. À l’aube d’un autre monde, que nous apprennent les déterminants sociaux de la santé sur la société dans laquelle nous vivons et sur les transformations à prévoir ?
Les coûts associés au système de santé défraient régulièrement la manchette. On affirme volontiers à leur sujet qu’ils sont incontrôlés et qu’ils menacent d’absorber l’entièreté du budget du gouvernement. Qu’en est-il vraiment ? Il importe de départager les différentes dépenses de santé, tant la provenance que l’affectation, pour mieux comprendre leur évolution à travers le temps. À travers l’exemple des partenariats publics-privés (PPP), il ressort que l’obstination des gouvernements de s’associer à des partenaires privés pour la réalisation et la gestion d’infrastructures publiques est un choix non seulement risqué mais fort coûteux pour la société.