Qu’est-ce que le journalisme? Comment se définit la neutralité journalistique? Qu’en est-il des rapports de pouvoir en journalisme? Quelle place y occupent les femmes et les groupes marginalisés? Qu’est-ce qu’un média alternatif? Ce cours propose une exploration de ces questions à travers l’histoire de ce métier, les liens du métier avec le capitalisme, la presse dite alternative ou militante et le journalisme d’enquête.
Cette séance propose un retour historique sur les liens entre le journalisme et le capitalisme. On a parfois l’impression que les journalistes appartiennent à l’élite et sont déconnectés de la réalité des classes populaires. Mais la relation d’interdépendance entre les médias et le capitalisme est beaucoup plus profonde. On oublie souvent que l’histoire des médias d’information est couplée avec les formes institutionnelles du capitalisme (coopération, manufacture, industrie, cybernétique), l’exemple le plus emblématique étant le journalisme économique, qui aujourd’hui fonctionne en temps réel et est complètement inféodé à la finance. Mais des brèches existent: en invoquant l’exemple des muckrakers au début du XXe siècle, nous reviendrons sur les résistances historiques incarnées par les journalistes (économiques) alternatifs.
Cette séance portera sur un style particulier de journalisme, soit le journalisme d’enquête. Un texte d’enquête doit rapporter un fait nouveau, parfois même caché de l’actualité. Un fait déjà connu peut servir de fil conducteur pour une enquête, mais sa conclusion doit révéler une information véritablement nouvelle. L’enquête doit servir l’intérêt public, elle ne cherche pas simplement les scandales. Mais l’enquête peut aussi s’exercer à titre de citoyens ou de citoyennes. En effet, l’information que nous transmettent les grands médias est souvent incomplète et biaisée. Dans ce contexte, comment les citoyens et les citoyennes peuvent-ils s’exprimer en toute connaissance de cause au sujet, par exemple, de projets extractivistes? Les demandes de droit d’accès à l’information sont un outil précieux tant pour les journalistes et les groupes militants que pour les citoyens et citoyennes engagées. Nous vous donnerons des pistes et des outils pour mieux comprendre les enjeux d’actualité qui vous touchent, et pour formuler vous-mêmes vos propres enquêtes.
Cette séance propose un retour historique sur la place des femmes dans les médias au Québec. Dans un premier temps, l’invitée effectue un retour sur les premières femmes journalistes au Québec et leur lutte pour se tailler une place. Dans un deuxième temps, celle-ci insiste un peu plus sur sa spécialité: les parcours professionnels des journalistes sportives québécoises dans la deuxième moitié du XXe siècle. Il y a trois vagues distinctes de journalistes sportives: la vague des pionnières, la vague de la stabilisation et les vagues de la performance. Parmi les principaux phénomènes qui émergent des parcours de ces journalistes se trouvent le rituel initiatique, la culture communicationnelle machiste et le «mythe de la salope». Ces trois phénomènes genrés reposent sur un scénario hétéronormatif et forment des stratégies de conservation qui concourent à maintenir en place le statu quo dans le monde du journalisme sportif.
Cette séance propose un aperçu du paysage des médias alternatifs au Québec. Cinq médias alternatifs québécois seront présentés, soit les revues Relations et À Bâbord!, le journal Le Mouton noir, la radio CKRL et le collectif de vidéastes Les Alters citoyens. Loin d’être de simples médias ordinaires avec des méthodes alternatives, les médias étudiés sont plutôt qualifiés de «médiactivistes», dans le sens qu’ils combattent l’hégémonie culturelle des espaces publics traditionnels et produisent un autre type d’information sur des bases militantes, locales et communautaires. L’idée est de situer les médias alternatifs québécois comme mobilisation informationnelle et de voir ce qui motive les contributeurs et contributrices, comment ils s’organisent, etc. Et ce, à partir de leur propre vision.
Cette séance aborde deux enjeux complémentaires, soit la neutralité journalistique et les rapports de pouvoir dans le médias. Il est souvent question d’une certaine objectivité journalistique. Or, bien souvent, les journalistes sont eux-mêmes portés à couvrir certains sujets en fonction de leur propres expériences et connaissances. Comment se définit donc la neutralité en journalisme dans les médias québécois? Quel effet a cette notion de neutralité sur des groupes marginalisés? Qu’est-ce que le journalisme inclusif? Comment inclure les communautés généralement exclues de l’information? L’atelier comprendra une présentation magistrale sur la neutralité et les biais médiatiques, ainsi qu’une analyse de la couverture médiatique d’événements récents. Invitée: Lela Savić, journal Métro.