L’acceptabilité sociale existait bien avant qu’on en parle, mais elle portait simplement d’autres noms: conflit, controverse, opposition, crise, débat, appui populaire… Depuis une dizaine d’années, cette notion s’est imposée au cœur des débats sociaux et politiques entourant les grands (et moins grands) projets de développement, du Plan Nord à Énergie Est et Transmountain, en passant par l’éolien et le gaz de schiste. Mais qu’est-ce que l’acceptabilité sociale, au juste? Un levier pour une meilleure participation des citoyens à la décision publique? S’agit-il d’une nouvelle stratégie pour «fracturer le social afin de mieux l’exploiter»?
Ce cours offre des repères et outils pour aborder les débats en cours concernant le sens à conférer à la notion même d’acceptabilité sociale, le regard porté sur les mobilisations citoyennes en lien avec les projets de développement et le rôle de l’État et des élu·e·s pour favoriser le dialogue social autour de ces projets.
Si l’acceptabilité sociale s’est imposée dans les argumentaires des acteurs (ONG/citoyens, entreprises, gouvernement), elle est rarement définie et demeure mobilisée différemment selon les protagonistes et les problématiques. La malléabilité de cette notion en fait son succès et alimente un riche débat, mais elle ouvre aussi la porte à des écueils, à des raccourcis et à la manipulation du terme au gré des intérêts des acteurs, ce qui limite le dialogue et favorise les conflits. Cette première séance cartographie les conceptions de l’acceptabilité sociale et les usages associés en mettant en lumière les nuances clés et les éléments fondamentaux du débat sur le sens à donner à la notion.
Cette deuxième séance porte sur la déconstruction de plusieurs idées reçues sur les mobilisations citoyennes: l’opposant professionnel, la majorité silencieuse favorable au projet, le syndrome «pas dans ma cour», «acceptabilité sociale ne veut pas dire unanimité», etc. Récurrentes dans les débats entourant l’acceptabilité sociale de projets de développement, ces idées reçues viennent miner la capacité d’agir et de participer des citoyens. Cette séance, qui inclut un exercice participatif, vise à rendre visibles des nuances essentielles pour ne pas se laisser enfermer dans ces caricatures.
Cette troisième séance présente les différentes facettes du vaste chantier, en cours depuis 10 ans, de restructuration de la gouvernance des grands projets et de la participation publique au Québec. Cette réforme soulève plusieurs grands enjeux et questionnements quant au rôle des élu·e·s, des gouvernements et des institutions en lien avec les décisions publiques concernant les grands projets au Québec.