Nous préférons parler de soins plutôt que de santé mais nous pensons aussi qu’il faut soutenir un système de santé public car, au cœur même de ce système institutionnel, ce sont les soins qui comptent : les paroles, les gestes et le temps de l’enquête qui en soutiennent la possibilité et qui peuvent constituer des communautés débordant le système.
Le mode de gouvernance – autoritaire ces dernières années et néo-libéral depuis trop longtemps, les années 80 – administre la santé en défaisant tout ce qui fonde la consistance du soin (temps, écoute, collaboration etc). Cette gouvernance impose une gestion d’entreprise au système de santé public en l’arrimant aux seules injonctions de cibles déconnectées du terrain. Réformes et politiques l’appauvrissent et le menace pour finalement justifier sa privatisation.
Les soignants sont quant à eux assujettis à des exigences de productivité et d’évaluation mal calibrées qui les séparent du monde et contraignent leur pratique. Or, avec l’intelligence collective et les énergies qui l’occupent, ce système pourrait soutenir une protection pour chaque personne dans un rapport de connexion avec les communautés, quels que soient les origines, les revenus et les croyances qui les composent.
Nous proposons quatre cours pour décrire, restituer, faire des liens et témoigner à la fois des menaces activement orchestrées contre ce système, mais aussi des énergies qui le défendent et des milieux de soins qui produisent des formes de vie plus riches.
Petit parcours du territoire post-fusion du système. Les fétiches toxiques des dernières réformes (l’inscription auprès d’un médecin de famille; l’assiduité etc). La technique du désert (couper partout) et du saupoudrage après coupes.