L’acceptabilité sociale : levier ou frein à la capacité citoyenne d’agir ?

Présentation

L’acceptabilité sociale existait bien avant qu’on en parle, mais elle portait simplement d’autres noms: conflit, controverse, opposition, crise, débat, appui populaire… Depuis une dizaine d’années, cette notion s’est imposée au cœur des débats sociaux et politiques entourant les grands (et moins grands) projets de développement, du Plan Nord à Énergie Est et Transmountain, en passant par l’éolien et le gaz de schiste. Mais qu’est-ce que l’acceptabilité sociale, au juste? Un levier pour une meilleure participation des citoyens à la décision publique? S’agit-il d’une nouvelle stratégie pour «fracturer le social afin de mieux l’exploiter»?

Ce cours offre des repères et outils pour aborder les débats en cours concernant le sens à conférer à la notion même d’acceptabilité sociale, le regard porté sur les mobilisations citoyennes en lien avec les projets de développement et le rôle de l’État et des élu·e·s pour favoriser le dialogue social autour de ces projets.

Professeur-e(s)

Pierre BatellierPierre Batellier est chargé de cours en responsabilité sociale de l’entreprise à HEC Montréal et doctorant en sciences de l’environnement à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Dans le cadre de sa thèse, il s’intéresse au rôle de l’État au regard de l’acceptabilité sociale des grands projets. Il a été directement impliqué dans la mise sur pied et l’animation de deux collectifs, citoyen et scientifique, dans le dossier du gaz de schiste au Québec. Il est également cofondateur et président de la Coopérative de solidarité Les Valoristes.
Marie-Ève MailléDepuis quatorze ans, Marie-Ève Maillé a développé une expertise en évaluation des impacts sociaux et de l’acceptabilité sociale des grands projets de développement. Elle accompagne des groupes et des communautés dans les processus de consultation publique et dans diverses démarches de concertation avec comme objectif de renforcer les capacités d’action des collectivités. Elle est médiatrice accréditée par l’Institut de médiation et d’arbitrage du Québec (IMAQ) et professeure associée au CINBIOSE, Centre de recherche interdisciplinaire sur le bien-être, la santé, la société et l’environnement, à l’UQAM. Elle a publié « Acceptabilité sociale : sans oui, c’est non » (2017) et « L’affaire Maillé » (2018) chez Écosociété.  

Plan de session

Cours donné au bistro du terroir Vices & Versa, 6631 Saint Laurent Boulevard, Montreal

Nov 13

L’acceptabilité sociale. Cartographie de la notion et de ses usages

mardi, 19 h, Bar Vices & Versa

Si l’acceptabilité sociale s’est imposée dans les argumentaires des acteurs (ONG/citoyens, entreprises, gouvernement), elle est rarement définie et demeure mobilisée différemment selon les protagonistes et les problématiques. La malléabilité de cette notion en fait son succès et alimente un riche débat, mais elle ouvre aussi la porte à des écueils, à des raccourcis et à la manipulation du terme au gré des intérêts des acteurs, ce qui limite le dialogue et favorise les conflits. Cette première séance cartographie les conceptions de l’acceptabilité sociale et les usages associés en mettant en lumière les nuances clés et les éléments fondamentaux du débat sur le sens à donner à la notion.


Nov 27

Idées reçues sur les mobilisations citoyennes

mardi, 19 h, Bar Vices & Versa

Cette deuxième séance porte sur la déconstruction de plusieurs idées reçues sur les mobilisations citoyennes: l’opposant professionnel, la majorité silencieuse favorable au projet, le syndrome «pas dans ma cour», «acceptabilité sociale ne veut pas dire unanimité», etc. Récurrentes dans les débats entourant l’acceptabilité sociale de projets de développement, ces idées reçues viennent miner la capacité d’agir et de participer des citoyens. Cette séance, qui inclut un exercice participatif, vise à rendre visibles des nuances essentielles pour ne pas se laisser enfermer dans ces caricatures.


Déc 11

Le rôle de l’État et des élu·e·s

mardi, 19 h, Bar Vices & Versa

Cette troisième séance présente les différentes facettes du vaste chantier, en cours depuis 10 ans, de restructuration de la gouvernance des grands projets et de la participation publique au Québec. Cette réforme soulève plusieurs grands enjeux et questionnements quant au rôle des élu·e·s, des gouvernements et des institutions en lien avec les décisions publiques concernant les grands projets au Québec.