Biologie et société

Présentation

Adeline Gazinski et Yves Terrat sont tous deux chercheur.es en biologie. Ils proposent ici un cours abordant divers aspects des relations entre biologie et société.

Il est en effet grand temps de s’intéresser à la biologie puisqu’elle s’intéresse déjà à nous, pour le meilleur et pour le pire. Elle propose en effet des outils capables aussi bien d’éradiquer des maladies mortelles que de modifier génétiquement nos futurs enfants. 

Ce cours traitera de sujets aussi divers que le Darwinisme scientifique et de l’une des plus terribles interprétations qu’en a fait la société occidentale au 20e siècle : le darwinisme social. Seront aussi couverts, avec un peu plus de légèreté, la notion de sexe en biologie et ses rapports avec les notions actuelles de genre. Finalement, une réflexion sera proposée, aux fins de la discussion, sur le type de société dans laquelle nous souhaitons vivre à l’heure des projets de séquençage et de modification des êtres vivants.

 

Professeur-e(s)

Adeline GadzinskiDocteure en Immunologie, chercheuse à C3i (Centre de commercialisation de l’immunothérapie du cancer) au sein de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont de Montréal.
Yves TerratDocteur en Biodiversité, chercheur à l’Université de Montréal dans l’équipe de Génomique microbienne évolutive.

Plan de session

Au bar Station Ho.st, 1494, rue Ontario Est

Nov 28

Du darwinisme au darwinisme social

mardi, 19h, Station Ho.st

La pensée biologique moderne est largement dominée par la théorie formulée par Charles Darwin à la fin du 19e siècle : la théorie de l’évolution. Cette théorie, caricaturée à l’extrême par la formule « seuls les plus forts survivent » a largement influencé la société occidentale à travers des courants de pensée aussi dévastateurs que le darwinisme social et l’eugénisme. Dans ce premier cours, il sera question de l’évolution de la pensée darwinienne en biologie et ses interactions avec l’avènement de la société industrielle moderne.


Déc 5

Comment les biologistes voient le sexe

mardi, 19h, Station Ho.st

Pour un biologiste, le sexe n’est rien de plus, rien de moins qu’un échange… de matériel génétique. La plupart des organismes pratiquent le sexe dans ce sens. Pendant que les bactéries échangent des fragments de matériel génétique, les humains ont un système très complexe de reproduction faisant intervenir un ovule, un spermatozoïde, et tout un ensemble d’organes spécialisés. Ces échanges sont extrêmement complexes et énergétiquement couteux. On peut alors s’interroger sur l’existence même du sexe. Quel peut être son avantage par rapport à une reproduction à l’identique des individus ? Pourquoi observe-t-on deux sexes et pas dix ? Seront aussi abordés, les relations qui existent entre la définition biologique et sociétale du sexe et leurs implications dans les théories du genre.

Arrivez tôt, places limitées !


Déc 12

Les enjeux éthiques du séquençage et de la modification des génomes

mardi, 19h, Station Ho.st

Aujourd’hui on séquence tout : des champignons, des bactéries, de l’eau de mer, du pétrole. Chacun de nous sera certainement aussi très bientôt séquencé: notre propre matériel génétique, ainsi que les nombreuses bactéries, champignons et virus qui nous habitent. Grâce à ces informations, nous commençons tout juste à comprendre comment fonctionnent les génomes. Mais l’accumulation de ces données sensibles soulève évidemment des problèmes éthiques. D’autant plus qu’un nouvel outil d’investigation révolutionnaire, la technologie CRISPR, permet en un tour de main de modifier notre patrimoine génétique. Modifier pour investiguer, une stratégie classique pour les chercheurs, modifier pour corriger, une stratégie thérapeutique prometteuse. Mais qui soulève encore une fois des problèmes éthiques, particulièrement si la cible à corriger est un embryon humain. Si on pense que ce scénario relève de la pure science-fiction, on se rappellera qu’une telle modification a été réalisée au mois d’aout dernier… Il est donc plus que temps que tous les citoyens saisissent les enjeux techniques, éthiques et sociétaux de ces révolutions biologiques.

Arrivez tôt, places limitées !